Conseil du 16 juillet 2020

✔ Intervention de Guillaume Rouger – Délibération sur le Budget Ville - Compte administratif 2019

Bonsoir à tous.  Chers collègues, nous assistons ce soir à un Conseil municipal extraordinaire dans son contenu ; Monsieur le Maire l’a rappelé. Il n’est pas habituel, dans la même soirée de voter le compte administratif, de débattre des orientations budgétaires, et de voter le  budget  primitif.  Cette situation est la conséquence de la crise sanitaire et  de  la  déformation  du calendrier municipal. Si nous sommes appelés à délibérer aujourd’hui sur l’ensemble de ces sujets, c’est par souci d’efficacité, afin de permettre à nos collectivités  locales  de  poursuivre  leur  action essentielle dans un cadre budgétaire acceptable. Il s’agit donc de faire de cet exercice ce soir (un exercice imposé) une session utile et efficace. Pour cela, il n’y a qu’une méthode si nous voulons créer les conditions de l’intelligence collective et débattre de façon éclairée sur la trajectoire de nos finances communales. Premièrement il s’agit de faire de la présentation du compte administratif 2019 le point de départ rigoureux  et  sincère  de  la  construction  budgétaire.  Les chiffres ne mentent pas, pour peu qu’ils soient présentés conformément aux règles comptables qui s’imposent, ce dont je ne doute pas ici.  Je  remercie  d’ailleurs les services financiers de la ville pour nos échanges et leurs réponses  en  commission,  et  pour  la  préparation  de  ce  conseil.  En revanche, les commentaires qui les accompagnent,  la  communication  qu’on  en  fait,  l’interprétation  que  l’on  veut  bien  donner  des chiffres, tout ceci peut conduire à une vision faussée de la réalité des comptes 2019 et nous orienter collectivement  sur  le  mauvais  chemin  pour  les  années  qui  viennent.  Dans  votre  rapport  au  Conseil municipal sur le compte administratif 2019, vous ne commentez pas les ratios; vous ne les indiquez que dans les documents de débat d’orientation budgétaire. Je crois pourtant que c’est le bon moment sur ce compte administratif 2019 de parler et de débattre de ces ratios, qui nous permettent de nous comparer à des villes de même taille, et d’en tirer les leçons pour l’avenir à court et moyen terme. Ces ratios, que nous  disent-ils ?  On  pourrait  résumer  assez  simplement  en  disant  que  malgré  les transferts  massifs  de  dépenses  de  fonctionnement  vers  l’agglomération  au  cours  des  dernières années,  les  équilibres  budgétaires  de  la  ville  restent  extrêmement  précaires.  Nos  recettes  de fonctionnement sont largement inférieures à la moyenne de la strate, et ce malgré un effort de l’État qui  est  très  favorable  à  Évreux, comparé aux autres communes, puisque les dotations d’État sont très supérieures à la moyenne de la strate. Le dénigrement permanent de l’action de l’État, pour des raisons  partisanes,  dans  l’enceinte  du  Conseil  municipal,  n’est  pas  plus  acceptable  que   le dénigrement  systématique  de  l’action  de  la  majorité  par  les  oppositions  au  sein  de  ce  Conseil.

D’autant  que  cette  action  de  l’État  bénéficie  à  Évreux  largement.  Pour  ma  part,  je  crois  qu’une gouvernance  moderne  nécessite  une  capacité  des  élus  locaux à  travailler  avec  le  pouvoir  central, d’où qu’il vienne, quelle que soit sa couleur  politique,  et  à  reconnaître  les  avancées  positives ;  je crois que les dotations de l’État sont une avancée positive pour Évreux. Mais le plus préoccupant, le plus alarmant, ce sont les rythmes des investissements au regard de notre endettement ; pour le dire clairement,   le    compte    administratif    2019    démontre    que    nous    investissons    de    manière disproportionnée  et  déséquilibrée,  sans  véritable  planification  des  investissements,  et  que  notre endettement rapporté au nombre d’habitants est très supérieur à la moyenne de la strate.

Tout ceci, mes chers collègues, est accessible en lecture directe, page 4 du compte administratif. En page 18 de votre rapport sur les comptes administratifs, vous produisez un graphique, M. Bouillie, qui ne reflète pas la réalité de notre situation financière. Pourquoi ? Parce qu’il reste plus de 8,4 millions d’investissements engagés qui n’ont pas été payés. C’est le reste à réaliser. Parce que la réalité de la dette  de  notre  ville,  c’est  que  ces  8,4  millions  devront  être  financés,  et  qu’ils  contribueront  à l’augmentation de notre endettement.

Malgré  ce  qui  a  pu  nous  être  dit  en  commission  et  que  vous avez rappelé en quelques mots, ce reste à réaliser n’était pas une paille. Il représente 48 % du total des dépenses d’équipement qui sont proposées dans le budget 2020. On ne peut pas affirmer qu’il n’y a rien à en dire. Si l’on poussait ces déductions sur ce reste à réaliser, j’aurais tendance à y identifier une volonté assez manifeste de reporter des paiements très substantiels de l’exercice 2019 vers l’exercice 2020, de manière à n’afficher qu’une portion de la dette réelle au 31 décembre 2019. Sur  ce  sujet  de  l’endettement,  c’est  finalement  le  graphique  de la  page  76  de  votre  rapport  sur l’orientation budgétaire qui est plus révélateur. Avant même de prendre en compte ce reste à réaliser de  8,4 millions (qu’il  faudra  bien  financer  je  le  rappelle) nous  constatons  que  le  ratio  de  dette  par habitant est revenu au niveau de 2014 ; un niveau d'endettement que vous dénonciez avec force il y a  6  ans. Un  autre  enseignement  que  nous  pouvons  tirer  de  ce  compte  administratif, c'est  que  les investissements  d'équipement  de  l'année  2019  ont  été  concentrés  sur  l'hyper  centre  de  notre  ville, dans  un  rayon de  500  mètres  autour  de  l'hôtel  de  ville, pour  près  de  50 % des  investissements d'équipement. C'est ce que je qualifiais tout à l'heure de disproportionné, de déséquilibré, au regard des besoins des autres quartiers de la ville. Cette première étape essentielle qui consiste à tirer les enseignements du compte administratif dans un premier temps pour pouvoir débattre des  orientations budgétaires  dans  un second temps, puis voter le budget primitif dans un troisième temps, n'est pas concluante au regard des explications qui nous ont été données. Nous aurons l'occasion d'en reparler un peu plus tard dans la soirée lors du débat d'orientation budgétaire et lors du vote du budget primitif. Pour l'heure, il est bien naturel que de notre  côté nous  vous  laissions  la  responsabilité  de  ce  compte  administratif, qui  reflète  les opérations  décidées  par  votre  majorité  à  la  fin  du  précédent  mandat, et  pour  lequel  nous  nous abstiendrons.

 

✔ Intervention de Guillaume Rouger – Délibération sur le Rapport pour l'égalité hommes femmes 2019

 J’ai  eu  l’occasion  de  souligner  lors  des  travaux  de  la  commission préparatoire que ce rapport pour l’égalité hommes femmes 2019 restait un  exercice  imposé  et  que vous n’en avez pas fait un outil d’orientation de vos actions en tant qu’employeur. Il aurait été utile à mon sens de tirer quelques enseignements de ces analyses et de profiter de l’exercice pour proposer un plan d’actions  en  faveur  de  l’égalité  entre  les  femmes  et  les  hommes,  de la lutte  contre  les agissements  et  les  comportements  sexistes. Les sujets ne manquent pas. J’attire notamment votre attention sur  la  dernière  analyse  du  rapport,  les  écarts  de  salaires  qui  subsistent.  C’est  assez marqué: pour l’ensemble des catégories A,B  et  C,  les femmes  restent moins bien payées  que  les hommes. J’ai une question:  à  la  lecture  de  ce  rapport,  quelles  actions  avez-vous  prises  et  quelles actions  comptez-vous  prendre  pour  corriger  ces  inégalités  salariales,  que  ce  soit  au  niveau  du recrutement initial, ou lors des périodes de congés maternité et de retour de congés maternité, qui ne doivent pas freiner l’avancement des femmes dans leur carrière ?

 

✔ Intervention de Guillaume Rouger – Délibération sur le Débat d'Orientation Budgétaire 2020

Vous avez repassé du temps à nous commenter les ratios 2019. Je crois que lorsque l’on parle d’orientation budgétaire ou de budget 2020, ce qui  est  intéressant  est la  façon  dont  ces  ratios  se  déforment,  la  façon  dont  vous  pouvez anticiper la déformation de l’endettement par habitant, par exemple, ou des dépenses d’équipement par  habitant,  une  fois  que  vous  prévoyez  ce  budget  2020. Ce  qui  importe  est  que  nous  ayons  une vision claire de l’année qui va s’écouler, et dont six mois sont déjà passés. Nous sommes en train de débattre de cette orientation budgétaire et de voter le budget primitif 2020, alors que vous avez une vision assez précise de ce qui s’est passé durant ces six premiers mois de l’exercice. Vous prévoyez d’ailleurs  un  budget  supplémentaire  au  second  semestre,  pour  des  montants  qui  sont  très significatifs,  vus  les  reports  et  le  reste  à  réaliser  que  vous  avez  présentés  dans  le  compte administratif. Je disais tout à l’heure que dans cette période, il faut que nous soyons transparents et efficaces ; on aurait pu débattre d’un budget différent qui tienne compte de la réalité des opérations qui ont déjà été bien avancées sur l’exercice. Finalement, nous débattons d’un budget qui prend en compte  les  impacts  Covid  sur  les  dépenses  de  fonctionnement,  mais  sur  la  section  investissement qui a été préparée il y a plusieurs mois, et qui est déjà obsolète dans sa construction même. Je  réitérerai  une demande  qui  a  été faite au cours du précédent mandat par l’opposition, demande qui  fait  sens: bénéficier à l’occasion de ces débats d’orientation budgétaire d’une vision à moyen terme  de  l’évolution  de  vos  projets  d’investissement,  de  la  façon  dont  vous  les projetez sur le mandat, la préparation d’un plan pluriannuel d’investissement qui permettrait d’éclairer nos débats et de  voter  ces  budgets  en  toute  connaissance  de  cause,  notamment  au  regard  de  la  situation  de délabrement d’un certain nombre de nos équipements publics, de nos  écoles,  qui  nécessitent  un effort sur plusieurs années. Effort que vous avez engagé, je le reconnais, mais qui devra être planifié de  manière  cohérente  et  déterminée  au  cours  du  mandat.  Pour  cette  raison,  et  parce  que  nous n’avons pas ces éléments qui nous  permettent  de  nous  projeter  à  moyen  terme -et  à  court  terme, puisqu’un  budget  supplémentaire  significatif  sera  proposé  au  second  semestre-nous   nous abstiendrons  sur  le  vote  de  ce  budget  primitif dans  son  ensemble. Néanmoins, nous  voterons  pour les  budgets annexes, à l’exception du budget primitif Saint  Louis.  Je  crois  que  sur  ce  sujet,  notre demande  d’avoir  un  Conseil  municipal  qui  traite  du  projet  Saint  Louis  dans  son  ensemble  est légitime, pour de nouveaux élus face à un projet aussi structurant pour notre cœur de ville. Avant de s’engager sur un budget, il faut que nous puissions comprendre la façon dont vous voulez mener ce projet. Nous avons, durant la campagne municipale, exprimé un certain nombre de désaccords sur le contenu  même  de  ce  projet.  Il  pourrait  être  utile  que  nous  puissions  en  débattre  de  manière constructive.  Nous  nous  abstiendrons  donc  sur  ce  budget  primitif  pour  Saint  Louis,  mais  nous voterons les délibérations techniques qui y sont relatives. Merci.

 

✔ Intervention de Guillaume Rouger – Délibération sur la gestion de la dette active

Ces  instruments  de  couverture,  ces  swaps  de  taux,  ces  instruments  très classiques, vous nous les présentez, et je pense que c’est bien que les municipalités puissent les utiliser pour avoir, comme vous dites, une gestion active de la dette. Cependant, ce qui est important dans le contexte de marchés que nous avons aujourd’hui, avec beaucoup  de  volatilité,  beaucoup d’incertitude,  c’est d’avoir un  cadre  de  gestion  du  risque,  qui  encadre  ces  contractualisations d’instrument de couverture. Votre rapport contient très peu d’éléments sur le cadre de contrôle de l’utilisation de ces instruments; il pourrait être utile d’avoir une communication sur ces garde-fous, notamment à l’occasion d’une prochaine séance, ou d’un rapport sur l’utilisation de ces instruments. Nous nous abstiendrons.

 

✔ Intervention d'Isabelle Collin – Délibération sur la Cession local professionnel 7 rue de Fauville

Comme indiqué en commission, cela veut dire qu’il a été acheté en 2013, à un peu plus de 83000 euros. En 2017, dans l’estimation des Domaines, le bien était évalué à 65000 euros. Il y a eu ensuite ce nouveau locataire; le bien était vacant, comme Mme Luvini l’a indiqué. En 2020, il est à 52000 euros; il y a donc une moins-value de plus de 31000 euros. La gestion locative ainsi portée  par  la  ville  engendre  depuis  plusieurs  années  une  moins-value  au  bénéfice  du  futur acquéreur. Le service des Domaines signale très explicitement la dégradation et l’état d’abandon du bien. En commission, il a été indiqué qu’il n’était pas possible, au vu de la quantité de biens détenus par la  ville,  de  tout  entretenir.  Pourrions-nous avoir  en  commission  un  point  sur  la  stratégie patrimoniale,  tant  sur  la  quantité  de  biens  existant  à  la  ville  que  sur  la  politique  de  gestion.  En l’attente de ce retour, nous nous voterons contre.

 

✔ Intervention d'Isabelle Collin – Délibération sur Suivi des recommandations de la Chambre Régionale des Comptes sur la gestion de la délégation du service public de chauffage urbain sur les exercices de 2013 à 2017 - Prestation de service de sécurisation du centre de loisirs de la Commune de Saint André de l'Eure

Nous avons en effet abordé ce sujet lors de la dernière commission. J’ai obtenu  de  la  part  du  Directeur Général  des Services  les  informations  que  vous  nous  indiquez, M. Nogarède. Il m’a été indiqué que le conflit juridique qui opposait le SETOM, la ville et Dalkia était en bonne voie de résolution, ce qui est plutôt une bonne nouvelle. La  question  qui  demeure  est:  la  participation  de  Dalkia  est-elle  dans  le  compte  d’exploitation présenté ici (à l’équilibre), ou la participation de Dalkia, dans le cadre de ce conflit est-elle à part et sera prise en charge par l’entreprise en tant que telle, sans répercussions pour l’usager ?

 

✔ Intervention de Guillaume Rouger – Délibération Prestation de service de sécurisation du centre de loisirs de la Commune de Saint André de l'Eure

Il me semble que cette délibération n’a pas été présentée en commission. Pouvez-vous nous indiquer, Monsieur l’adjoint, les effectifs qui vont être déployés dans le cadre de cette  convention?  Et comment  nous  allons  nous  prémunir  contre  un  manque  d’effectifs  sur  le territoire ébroïcien, pendant une période estivale qui peut être propice aux délits et aux incivilités? Je voudrais avoir la garantie que ces effectifs déployés à Saint André ne vont pas nous manquer sur le territoire de la commune.