Conseil du 5 octobre 2020

✔ Intervention de Guillaume Rouger – Règlement intérieur du Conseil municipal

J’ai participé pour ma part aux travaux en commission ce qui me permet d’aller sans doute plus à l’essentiel. Les articles de ce règlement intérieur sont globalement dans la ligne  du  règlement antérieur du Conseil, comme vous l’avez dit, mais il s’agit d’un règlement qui ne tient pas compte  finalement  de  la  période  exceptionnelle  que  nous  vivons:  une  période  qui,  en quelques mois, nous a collectivement confrontés à l’apparition d’un virus agressif et qui nécessite l’adaptation de nos modes de travail. Nous avons vu dans quelles mesures en France,  dans  notre  ville  et  dans  notre  département,  les  organisations  et  les  entreprises avaient su trouver l’agilité nécessaire pour se transformer. Je  crois  que  nos  instances  communales  et  intercommunales  n’ont  pas  échappé  à  ce mouvement. Avec les services des assemblées vous avez trouvé les voies et les moyens afin  de  poursuivre  les  travaux  préparatoires  ou  délibératifs  au  cours  de  cette  période. Évidemment cela n’est pas parfait, mais nous apprenons chemin faisant, et le travail s’est poursuivi. La  préparation  du  nouveau  règlement  intérieur  constituait  tout  de  même  une  bonne occasion  de  réfléchir  à  l’amélioration  de  notre  fonctionnement  et  de  tirer  les enseignements de la période que nous vivons. Au  cours  du  précédent  mandat,  une  demande  récurrente  vous  avait  été  adressée  par l’opposition quant à la nécessité de retransmettre les séances du Conseil en direct et de permettre leur visionnage en replay. J’avais moi-même évoqué ce point lors de la séance d’installation du Conseil municipal. La rédaction qui est proposée ce soir notamment  de l’article 15 dans sa forme actuelle, ne répond pas à cette demande. Par  ailleurs,  il  me  semble  que  notre  règlement  devrait  prévoir des  modalités  de  réunion sans présence physique des élus. Du fait du contexte, il faut s’y préparer. Concernant le premier point et la retransmission de nos séances sur internet, les avis en commission,  notamment  au  sein  de  votre  majorité,  semblent  assez  ouverts  sur  la question.  Vos  adjoints  nous  renvoient  à  votre  décision,  soulignant  que  vous  vous  y  êtes toujours  opposé  sur  le  principe.  Alors,  je  voulais  poser  la  question:  que  devrions-nous craindre d’une diffusion de nos séances en direct? Que certains conseillers, notamment d’opposition dont je fais partie,  profitent de  cette tribune et la détournent à des fins de promotions personnelles; cela est possible, et vieux comme le monde politique, avec ou sans internet. Que certaines prises de parole ou débats deviennent trop agressifs ; ces comportements seraient  évidemment  condamnés  par  nos  concitoyens  et  dévaloriseraient  la  parole  ainsi que l’attitude de ceux qui ne vivent leur mandat que sous l’angle de la violence verbale, ou qui  incitent  à  des  comportements  contraires  à  l’esprit  de  concorde  républicaine.  J’ai d’ailleurs tendance à penser que notre esprit de Normands nous incite plutôt à la mesure. Je  crois  pour  ma  part  que  nous  aurions  plus  à  gagner  à  retransmettre  nos  débats  en direct, non pas individuellement mais collectivement. Tout d’abord parce que les expériences dans de nombreuses communes de toutes tailles sont positives, et que nous avons le recul nécessaire par rapport à ces expériences. Ensuite parce que nous nous lamentons souvent d’une déconnexion des citoyens d’avec leurs représentants, d’une trop faible participation aux élections (et désormais  dans  les scrutins  locaux),  d’un  rejet  de  la  sphère  politique  dans  son  ensemble,  d’une incompréhension du travail des élus et du fonctionnement de nos institutions locales. Nous avons ici la possibilité  d’ouvrir  le  débat  au  plus  grand  nombre, d’utiliser  des  outils  de diffusion  modernes  qui  sont  peu  onéreux,  et  que  nos  concitoyens  plébiscitent  dans  leur usage quotidien. Enfin, la période  que  nous  vivons  oblige  à  accélérer  sur  ces  sujets,  à  organiser  et  à encadrer nos pratiques. Je crains que si nous nele faisions pas, nous serions suspectés d’un entre-soi ou pire, de vouloir empêcher nos concitoyens d’avoir un accès facilité aux travaux du Conseil. Cela n’a évidemment pas lieu d’être. L’ordre du jour de cette séance peut être pris en exemple. Au sommaire, à l’ordre du jour, figurent: le règlement intérieur; le vote de subventions exceptionnelles dont les montants sont significatifs; la présentation du budget supplémentaire; un débat sur votre projet de ZAC  du Long  Buisson  3;  la  présentation  du  compte d’exploitation du délégataire de la DSP de chauffage urbain. Il s’agit d’autant de sujets qui intéressent à plus d’un titre nos concitoyens, et qui auront un impact direct sur leur vie quotidienne. Qu’avons-nous à craindre d’une diffusion de la séance d’aujourd’hui ? Sur ce point, pouvez-vous nous indiquer M. le Maire si votre position a évolué ? Et dans le cas contraire, nous donner les arguments qui selon vous s’opposeraient à la diffusion en direct. Quant au second point qui concerne la tenue de nos  séances  de  commissions  et  de conseils à distance, je suggère d’adapter le règlement intérieur pour que l’organisation des réunions via  conférence  téléphonique  ou  visioconférence  soit  désormais  formellement prévue par notre règlement. Merci.

 

✔ Intervention d'Isabelle Collin – Délibération sur la Présentation du rapport annuel d'exploitation des équipements du réseau de chaleur pour l'année 2019

Plusieurs  remarques  ont  été  effectivement formulées   en   commission,   notamment   par   rapport   aux   montants   avancés   dans   la délibération et dans le rapport du délégataire tels que ceux du poste GER qui ne semblent pas tout à fait en phase. Nous avons également souligné que l’AMO qui a rendu son rapport d’analyse (lequel figure dans ce document) et qui a étudié le bilan annuel de cette DSP, a posé plus d’une vingtaine de questions signalées en rouge dans le rapport. Les réponses à ces questions n’ont pas été apportées. Nous en disposerons après la délibération. Enfin, il n’est pas fait mention dans ce rapport du contentieux en cours ayant un impact financier non négligeable et qui concerne bien l’année 2019. À  la  lecture  de  cette  délibération  et  de  ses  approximations,  nous  nous  abstiendrons  de prendre  acte  dans  la  mesure  où  il  manque  des  éléments  à  ce  rapport  annuel  2019  et surtout au rapport d’analyse de l’AMO.

 

✔ Intervention d'Isabelle Collin – Délibération sur l’enquête publique du projet Long Buisson 3

Personne  ne  conteste  le  besoin  de  développement  économique de notre territoire. Cela n’est pas notre cas. Toutefois cette délibération pose des difficultés. Il s’agit d’évaluer le projet environnemental de la ZAC du Long Buisson dont certains acteurs associatifs, mais aussi l’État, dénoncent les manquements. Dans  son  avis du 19 décembre 2019, la mission régionale d’autorité environnementale (MRAE) les souligne. La MRAE ne s’exprime jamais sur l’opportunité d’un projet, mais uniquement  sur  la  qualité  environnementale  et  son  évaluation.  Elle  signale  quatre manquements:

  • évaluer l’impact du projet sur l’environnement et les ressources;
  • développer la justification au regard du projet sur l’artificialisation des sols;
  • prévoir des mesures pour protéger la faune et la flore;
  • préciser les  modalités  de  prise  en  compte  des  mesures de réduction d’impact du projet sur le climat et sur l’air.

Ce projet n’a pas encore une durabilité environnementale affirmée. Il questionne également la  durabilité  économique  dans  la  mesure  où  il  aboutira  dans plusieurs  années  tant  les  procédures  relatives aux ZAC sont longues, alors qu’Évreux possède  du  foncier  à  recycler.  Nous avons en effet  plusieurs  friches:  Rougemare, Aspocomp, Pablo Neruda et bien d’autres. Ce projet questionne enfin  la  durabilité  sociale:  certains  équipements  majeurs  internes(tels que la piscine) seront situés à l’extérieur de la commune, de plus le développement commercial  de  la  zone  pourrait  appauvrir  les  commerces  de  nos  quartiers  et  du  centre-ville. Nous émettrons donc un avis défavorable quant à  ce  dossier  dans  l’attente de  la consolidation du volet environnemental qui semble être en cours, comme cela a été dit en commission.

 

✔ Intervention de Guillaume Rouger – Délibération Subvention attribuée au C.C.A.S. au titre de l'année 2020

Merci  M.  Bouillie  pour  les  quelques  éléments  que  vous  nous avez  transmis.  Le  dossier  de  délibération  sur  ce  sujet  est  totalement  vide.  Il  nous  est proposé  de  délibérer sur  une  subvention  d’un million  d’euros,  qui  sont  des  crédits  de fonctionnement additionnels pour le CCAS, sans disposer d’aucune information quant aux besoins réels ou à la vocation de ce montant très significatif qui relève du fonctionnement. Je  ne  remets  pas  en  cause  le  bien-fondé  d’une  telle  subvention.  Le  bénéfice  de  la confiance  vous  sera  accordé  dans  l’estimation  que  vous  avez  faite  des  besoins  de financement du CCAS. Nous avons tous vu que les besoins allaient augmenter du fait du contexte  sanitaire,  que  les  financements  du  CCAS  sont  utiles  à  nos  concitoyens  et notamment aux plus fragiles. Néanmoins,  la  difficulté  est  que  nous  ne  devrions  pas  avoir  à  vous  témoigner  d’une confiance aveugle, mais au contraire disposer d’éléments afin de pouvoir estimer si ces montants  sont  justifiés.  Or  nous  n’avons  pas  une  ligne  d’explication,  pas  une  once d’analyse chiffrée. Il s’agit tout de même d’un million d’euros. Cette somme doit pouvoir s’analyser et être justifiée. Dans le cas contraire, à quoi bon envoyer préalablement une délibération  et  convoquer  les  élus  s’ils  ne  disposent  pas  d’informations  sur  lesquelles travailler. Nous  faisons  ce  travail  bénévolement,  au  service  des  citoyens;  nous  tentons  de  bien remplir nos fonctions au sein de l’opposition et d’être constructifs. Toutefois, nous devons disposer de dossiers nous permettant de travailler. Il est proposé 1 million d’euros de subvention;  pourquoi  pas  la  moitié  ou  2  millions?  Nous l’ignorons.  Quels  sont  les financements  complémentaires  à  attendre  ?  Quels sont les remboursements  anticipés quant à ce million d’euros alloués?  Là encore, nous ne savons rien.  À  ce  stade,  il  est impossible  de  voter  de  manière  éclairée  quant  à  cette  délibération ; le dossier est obscur.

 

✔ Intervention de Guillaume Rouger – Budget Ville -Budget supplémentaire 2020

Merci  M.  Bouillie,  merci  M.  le  Maire.  Ce  vote  du  budget supplémentaire  vient  compléter  les  travaux  de  votre  majorité  sur  l’exercice  budgétaire annuel. Nous disposons désormais d’une vision complète de l’articulation des dépenses et des recettes au cours d’une année fortement marquée par les déséquilibres dus à la crise sanitaire et au contexte, comme en témoigne cette subvention  additionnelle  allouée  au CCAS à hauteur d’un million d’euros. Si nous tentons de prendre un peu de recul quant à ce budget supplémentaire, ce dernier vient   acter   des   restes   à   réaliser   significatifs   par   rapport   à   différents   projets d’investissement lancés en toute fin du précédent mandat, et dont une partie significative sera  financée  au  cours  de  ce  nouveau  mandat:  Promenade de l’Iton, réhabilitation du théâtre, place de l’Hôtel de Ville, place Sepmanville, quartier  Saint-Louis,  et  les  travaux entamés à Nétreville en 2019 notamment. Nous avions déjà  émis  une  alerte  quant  à  ces  besoins  de  financements  additionnels durant l’été; lesquels avaient impacté notre endettement lors du début de ce mandat. Pris dans leur ensemble, le budget primitif et le budget supplémentaire sont assez révélateurs de la trajectoire d’investissements que vous comptez suivre lors du mandat. Nous tentons de la deviner au travers des chiffres qui nous sont présentés dans la mesure où  vous  ne  semblez  vouloir  nous  fournir  une  vision  pluriannuelle  des  investissements, comme nous l’avions suggéré. Cette trajectoire d’investissements est la suivante :  finalisation des projets de la fin du mandat précédent avec un bouclage sur le mandat en cours, un projet de piscine qui sera financé en grande partie par EPN sur la ZAC du Long Buisson 3 si celle-ci voit le jour sous la forme  que  vous  espérez,  mais  finalement  aucune  réelle  avancée  cette  année  afin  de préparer l’avenir à travers des études préalables préfigurant des investissements futurs et d’avenir pour la cité. En ce qui concerne le pôle gare, nous ne voyons rien venir, ni quant au pôle Bel Ebat qui était pourtant  la  priorité  annoncée  du  précédent  mandat  et  dont  la  salle  est  sous  la menace de fermeture pour raisons de sécurité. S’agissant de la réhabilitation des zones d’activités existantes, rien n’est mentionné. Or rien  n’est  envisagé  quant  à  l’exploitation  des  friches  industrielles.  Ces dernières  sont  situées  au  cœur  de  la  cité  et  devraient  constituer  la  priorité  de  nos investissements urbains au regard de l’urgence écologique, plutôt que de consommer du foncier agricole. Nous devrions pouvoir bénéficier d’une vision claire sur plusieurs années. Il ne s’agit pas d’une demande anecdotique de la part de  l’opposition,  mais  de  pouvoir  voter  en conscience et de partager la trajectoire d’investissements au long terme. À ce titre, le budget 2020 est décevant: il ne dit rien de l’avenir, il absorbe pour une grande partie les projets  du  passé.  Étant une  personne  positive,  je  projetterai  mes  espoirs  dans  le  budget de l’année prochaine.